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Cigarette électronique : 5 études scientifiques à connaître absolument

Pour mesurer réellement le pour et le contre lorsqu’il s’agit de cigarette électronique, il faut d’abord connaître ses 5 études scientifiques.

Vous vous en doutez, il s’agit là d’une sélection. Cette liste ne se veut en aucun cas exhaustive. Depuis que la vape existe, des milliers d’études scientifiques ont vu le jour. Mais certaines plus que d’autres ont contribué à des avancées majeures dans notre connaissance des effets et des bénéfices/risques du vapotage.

1- Les rapports officiels et annuels du Royaume-Uni

À commencer par le rapport initial du Public Health England (PHE), l’ex-agence de santé publique britannique, intitulé « E-cigarettes : an evidence update », et publié en 2015.

Regroupant des études et des enquêtes du monde entier, ce rapport est l’un des premiers à avoir analysé et compilé autant de données sur la cigarette électronique.

Pour l’époque et pour un rapport d’une telle ampleur, c’est surtout le premier à émaner directement d’une commande officielle du gouvernement, impliquant des chercheurs indépendants du King’s College et de l’Université Queen Mary de Londres.

« Nous avons commandé cet examen indépendant des dernières preuves pour garantir que les praticiens, les décideurs politiques et surtout le grand public disposent des meilleures données probantes disponibles »– Duncan Selbie, Directeur Général du Public Health England de 2013 à 2020

Et si l’on entend encore parler de ce rapport aujourd’hui, c’est d’abord parce qu’il continue chaque année de s’enrichir de nouvelles données attestant de l’efficacité et de l’importance du vapotage dans la lutte antitabagique, mais surtout parce que c’est à lui que l’on doit la diffusion d’une information capitale : le taux de réduction des risques permis par la cigarette électronique en comparaison à la cigarette de tabac fumé.


« En un mot, les meilleures estimations montrent que les cigarettes électroniques sont 95 % moins nocives pour la santé que les cigarettes normales »


À l’heure actuelle, on considère même que le taux a été sous-estimé : vapoter serait à minima 95 % moins nocif pour la santé que de fumer.

2- Les méta-analyses Cochrane

Dans la recherche scientifique sur la vape, une revue en particulier fait figure de sommité – et est d’ailleurs fréquemment citée dans des rapports officiels à l’image de celui du PHE : Cochrane.

Revue systématique anglaise, Cochrane est un réseau mondial d’acteurs indépendants (chercheurs, professionnels de santé, patients…) dont beaucoup sont considérés comme des leaders dans leurs domaines.

Créée dans un seul objectif, celui d’encourager des décisions éclairées en matière de santé et de soins de santé, Cochrane s’est emparée très tôt de la question du vapotage.

Dès 2012, elle établissait un protocole destiné à analyser et compiler toute nouvelle étude clinique portant sur l’efficacité de la vape dans le sevrage tabagique et les potentiels effets indésirables pouvant en découler : « Electronic cigarettes for smoking cessation (and reduction) ».

Le 29 janvier 2025, elle publiait la septième mise à jour de sa synthèse, portant son panel à 90 publications retenues (contre 88 lors de sa veille précédente, en janvier 2024), soit un échantillon total de 29 044 adultes fumeurs.

Une actualisation qui n’a fait que renforcer une fois encore ses conclusions…


« Les gens sont plus susceptibles d’arrêter de fumer pendant au moins six mois en utilisant des cigarettes électroniques à base de nicotine qu’en utilisant une thérapie de remplacement de la nicotine »


Grâce au sérieux et à l’engagement de ses chercheurs, Cochrane en apporte de nouveau la preuve : vapoter reste le meilleur moyen d’arrêter durablement de fumer. En choisissant de combiner cigarette électronique et e-liquide nicotiné plutôt que de se tourner vers les substituts nicotiniques traditionnels, un fumeur augmenterait de plus d’1,5 fois ses chances de réussir son sevrage !

3- L’étude longitudinale du Pr Jean-François Etter

Docteur en Sciences politiques et Professeur de santé publique à l’Institut de Santé Globale (ISG) de la faculté de médecine de Genève, Jean-François Etter est l’auteur de plus de 180 études et publications de recherche sur la réduction des méfaits du tabac, les méthodes d’arrêt du tabac et l’impact des cigarettes électroniques sur la santé publique.

En 2023, il prenait sa retraite… et publiait dans le même temps une étude révolutionnaire et inédite : « An 8-year longitudinal study of long-term, continuous users of electronic cigarettes ». Soit la première étude « au long cours » sur la vape, la seule à avoir suivi l’évolution de centaines de vapoteurs (375 exactement) sur 8 ans.

Comme l’on peut s’en douter, les apports de cette étude sont nombreux. Il montre non seulement qu’après huit ans d’utilisation, les vapoteurs ont acquis une plus grande résistance face aux envies de fumer (trois fois moins de rechutes occasionnelles), mais surtout que tous ont bien progressé dans leur sevrage nicotinique. D’un taux de 12 mg/ml de nicotine en moyenne, ils sont passés à 6 mg/ml en moyenne et déclarent ressentir bien moins souvent le besoin de vapoter.

Tous se disent également satisfaits de cet outil, à qui ils doivent la réussite de leur sevrage tabagique… devenu moins contraignant, car plus plaisant. Le mérite revient en grande partie aux divers arômes disponibles, expliquent-ils, qui jouent un rôle primordial dans leur motivation à rester éloignés de la cigarette à combustion.


« Plus de 8 participants sur 10 ont déclaré qu’ils produiraient leurs propres e-liquides (c’est-à-dire faits maison) ou les obtiendraient sur le marché noir si certains e-liquides ou arômes devenaient interdits. Moins de la moitié des utilisateurs réguliers (plus de 4 participants sur 10) ont déclaré qu’ils stockaient du matériel pour cigarette électronique et des e-liquides au cas où ces produits seraient interdits à l’avenir »


Une preuve de plus que la vape est une solution réellement pertinente pour arrêter de fumer sur le long terme (et pour éviter de rechuter), mais surtout que ce sont précisément ses arômes qui la rendent aussi efficace !

4- L’étude du Dr Yoonseo Mok sur les arômes

À l’image de l’étude longitudinale du Pr Etter, nombre d’autres études et enquêtes effectuées auprès de vapoteurs ont relevé l’importance des arômes dans la réussite du sevrage tabagique par la vape ¹.

Mais une en particulier l’a explicitement démontrée, en s’appuyant sur un échantillon représentatif de la population : celle du Docteur Yoonseo Mok, publiée en mars 2023 dans la revue Nicotine & Tobacco Research (Volume 25, Issue 3, Pages 541-552).

S’appuyant sur les données de l’enquête américaine Tobacco Use Supplement-Current Population Survey (TUS-CPS) de 2018-2019, l’étude s’est intéressée aux personnes âgées de plus de 18 ans ayant déclaré avoir entamé une démarche de sevrage tabagique un an auparavant, soit un échantillon total de 17 205 adultes fumeurs.

GRAPHIQUE JSV

Non seulement l’étude a clairement montré que le vapotage, parmi toutes les autres méthodes d’aide à l’arrêt (substituts, soutien comportemental seul…), était associé aux taux d’abandon de la cigarette les plus élevés, mais aussi que les arômes – et particulièrement ceux visés par des interdictions – s’avéraient précisément les plus efficaces.

D’après ses observations, les arômes menthe ou menthol arrivaient ainsi en tête, suivis des arômes fruités et gourmands, puis seulement des arômes tabac.


Ce qu’il se passe lorsqu’on interdit les arômes dans la vape ?


Pour le savoir, nul besoin de présumer !

Depuis plusieurs années malheureusement, les exemples pullulent aux États-Unis. Assez pour que quatre chercheurs s’intéressent de près à la question et lui consacrent une analyse détaillée.

Publiée le 31 octobre 2023, l’étude « E-cigarette Flavor Restrictions Effects on Tobacco Product Sales » passe en revue l’impact du fameux « flavor ban » ou « bannissement des arômes » sur le tabagisme. Et plus précisément sur les ventes de cigarettes.

Le résultat est sans appel : sur les 7 États et plus de 375 localités qui ont adopté des mesures à l’encontre des saveurs, aucun n’a retiré le moindre bénéfice en matière de lutte antitabagique. Bien au contraire.

Pour chaque saveur vendue en moins en raison des restrictions en place, c’est quasiment un paquet de cigarettes qui est vendu en plus : l’utilisateur troque sa traditionnelle recharge de 0,7 ml contre 12 cigarettes environ… au plus grand plaisir des cigarettiers donc.

De quoi faire réagir jusque dans la sphère scientifique et médicale française :

« Et si la forte pression contre les arômes de la vape était contraire à la santé publique, car la vape joue alors moins son rôle de concurrent de la cigarette. L’exemple US associe cette interdiction à une augmentation de la vente de cigarettes. Mon objectif est zéro tabac. Pas vous ? » – Pr Bertrand Dautzenberg sur X, octobre 2023

5- Le débunkage du Pr Dautzenberg et coll. sur l’effet passerelle

Et si l’éminent Professeur Dautzenberg parle de la vape comme d’un outil « concurrent de la cigarette » ce n’est pas par hasard, mais bien pour faire écho à sa propre étude, parue le 18 octobre 2023.

Dans cette dernière, intitulée « Systematic Review and Critical Analysis of Longitudinal Studies Assessing Effect of E-Cigarettes on Cigarette Initiation among Adolescent Never-Smokers », l’ex-pneumologue, expert en tabacologie et président de Paris Sans Tabac aborde avec cinq de ses pairs la délicate question de l’effet passerelle.

Pour rappel, l’effet passerelle est une théorie avançant que la cigarette électronique serait, non un barrage au tabagisme, mais bien un pont. Autrement dit, vapoter conduirait à fumer.

Soucieuse de vérifier les informations à la source, l’étude du Pr Dautzenberg et coll. s’est donc concentrée sur toutes les publications traitant de cette question (2500 au total) en s’attardant plus particulièrement sur 23 d’entre elles, concluant toutes de l’existence dudit effet passerelle… sans pour autant être en mesure de le faire.


« Non la vape n’est pas une porte d’entrée (Gateway) à la cigarette chez l’ado. L’erreur méthodologique des articles qui l’affirment est tellement grosse (un éléphant dans la pièce) que personne ne l’avait vu avant la revue systématique des articles que nous publions. La vape apparait avant tout comme un distracteur de la cigarette »


En réalité, les études en question (toutes reprises systématiquement par l’Organisation mondiale de la santé dans ses communiqués soit dit en passant…) négligeaient toutes sciemment certaines données, conservant uniquement celles qui corroboraient leur hypothèse de base.

Face à ces biais méthodologiques flagrants, les chercheurs français se sont dits très surpris de voir qu’aucun « des centaines d’auteurs, des dizaines de critiques, des éditeurs et des organismes de financement impliqués » n’ont réagi et pointé les écarts de cette étude, qui généralise sans cohérence.

Voilà qui est désormais fait grâce à eux et confirme ce que l’on savait déjà : si certains souhaitent plus que tout que la vape soit mise en cause et n’hésitent pas à falsifier leurs données d’étude pour y parvenir, la réalité des faits est tout autre. Et l’effet passerelle continue d’être un pur mythe à ce jour.


En résumé

👉Depuis 2015, on sait le vapotage infiniment moins risqué que le tabagisme, de 95 % au moins.

👉Depuis près de 10 ans également, on a la preuve que le vapotage est un moyen efficace de se sevrer : sans doute même le meilleur d’après les dernières actualisations faites par Cochrane.

👉Grâce à des études comme celles menées par le Pr Jean-François Etter, on commence à avoir un bon recul sur les vapoteurs au long cours.

👉En analysant l’impact des différents arômes sur le sevrage et les effets qu’ont pu avoir leur interdiction dans certains états et pays, on distingue aussi mieux leur importance : ils procurent du plaisir à se sevrer, maintiennent la motivation, évitent les rechutes…

👉Enfin, grâce à toutes les études effectuées sur la question, on a désormais la preuve que l’effet passerelle n’existe pas. Le vapotage ne mène pas au tabagisme. Il permet de l’éviter ou d’en sortir.


Notes

¹ On pense notamment aux études de Friedman, Lin Li et Kimber. Mais également à notre sondage, commandé à l’Institut Français d’Opinion Publique (IFOP) en juin 2023.

Mis à jour le 28.02.2025
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