Le vapotage passif se réfère au tabagisme passif qui lui, dénonce la nocivité de la fumée du tabac sur l’entourage du fumeur… Cette analogie malheureuse laisse à penser que la vapeur de la cigarette électronique serait tout au moins aussi dangereuse que la fumée produite par la combustion du tabac. Mais qu’en est-il réellement de sa dangerosité sur la santé de l’entourage du vapoteur, au-delà d’une gêne visuelle et olfactive temporaire liées à la vapeur expirée.
Qu’est-ce que le tabagisme passif et le vapotage passif ?
Le tabagisme passif est le fait d’inhaler, de façon involontaire, la fumée de tabac inspirée et expirée par le fumeur et/ou la fumée dégagée par la seule combustion de la cigarette. Or si cette inhalation involontaire peut entraîner une gêne, elle est surtout un réel risque pour la santé car la fumée respirée par l’entourage contient de nombreuses substances cancérigènes. L’impact du tabagisme passif pendant une grossesse est d’autant plus important, en effet la fumée de tabac peur provoquer de nombreux problèmes lors de la grossesse avec notamment un risque accru d’accouchement prématuré. Il peut également provoquer des soucis ORL et cardiaques au nouveau né.
Il ne peut y avoir qu’une source au vapotage passif, l’aérosol que le vapoteur inspire et expire. Le vapotage passif est dans sa définition assez proche du tabagisme passif. C’est le fait d’inhaler, de façon involontaire, la vapeur expirée par un vapoteur. La comparaison s’arrêtant là.
Quels dangers pour la santé entre le tabagisme passif et le vapotage passif ?
“En France, un million de personnes sont exposées au tabagisme passif et celui-ci provoque 3 000 à 5 000 morts par an.” Si de nombreuses études et recherches font consensus pour démontrer la dangerosité du tabagisme passif pour les non-fumeurs qui y sont exposés.
Il n’en est pas de même pour le vapotage passif.
Pour que le vapotage passif et le tabagisme passif soient avérés, il faut que les éléments dégagés par ces produits soient présents dans l’air ambiant suffisamment longtemps pour qu’une personne située à proximité puisse y être réellement exposée.
Une équipe de chercheurs dirigée par le Dr Konstantinos Farsalinos a considéré, dans une étude publiée en 2019, que les aérosols liés à la vape restent présents dans l’air pendant 10 à 15 secondes après avoir été expirés. Lors de la combustion d’une cigarette, l’aérosol reste dans la pièce entre 30 et 45 minutes en suspension après avoir été émis.
Il est admis qu’en plus de la nicotine, le goudron, l’arsenic, l’acétone, des additifs ainsi que des agents de saveur et de texture, contenue dans la cigarette, environ 4000 substances sont présentes au sein de la fumée liée à la combustion, dont plus de 40 composants sont cancérigènes et restent 30 à 45 minutes en suspension.
Dans le cas de la vape avec une présence aérosol de 10 à 15 secondes après avoir été expirés, la dangerosité de ses composants n’est pas établie avec autant de certitude.
Le médecin Jean-Daniel Flaysakier au journal télévisé de France 2 déclarait à ce propos que « selon une étude internationale, on s’aperçoit que ces substances potentiellement dangereuses sont de 9 à 450 fois moins concentrées dans la vapeur des cigarettes électroniques que dans une cigarette normale. » Rappelant que « ce n’est pas un produit inoffensif, mais ça n’a rien de comparable avec la cigarette classique. »
Une étude publiée dans la « Revue Médicale Suisse » en juin 2013, rapporte que : « Contrairement à un lieu où l’on fume du tabac, il n’y a pas d’expositions aux particules solides dans une pièce où l’on vapote »
Dr Luc Refabert pneumologue à l’hôpital Necker dans son étude sur le vapotage passif rapporte que : « Des traces de nitrosamines (cancérogènes du tabac) sont trouvées dans certaines cigarettes électroniques, mais dans une même proportion que les substituts nicotiniques c’est-à-dire à l’état de traces. Il y a 300 à 1400 fois moins de Nitrosamines dans une cigarette électronique que dans une cigarette de tabac. »
Le site Stop-tabac, de l’institut de santé globale de Genève nous apprend que « L’exposition passive à l’aérosol de l’E-cigarette n’expose ni au monoxyde de carbone, ni aux cancérogènes ni aux particules, mais elle est responsable d’un passage de nicotine voisin de celui observé dans le cas d’un tabagisme passif et est associée à des phénomènes d’irritations des bronches ».
Le cardiologue grec Konstantinos Farsalinos affirme, suite aux recherches réalisées en 2015 que « le vapotage passif entraîne une consommation journalière de nicotine de 0,025 mg. Un tel niveau est non seulement inoffensif, mais n’a absolument aucun effet biologique, même d’après les plus strictes définitions réglementaires ».
Ces résultats laissent à penser que le vapotage passif est un phénomène qui semble quasi inexistant.
Le vapotage passif est-il dangereux pour les enfants ?
Une étude de l’Université du Massachusetts, amène Jeremy Drehmer, directeur de cette étude, à déclarer : «Nos résultats suggèrent que les parents perçoivent la cigarette électronique comme un objet sain et sûr. Ils ne prennent pas les mêmes précautions pour en protéger leurs enfants qu’avec les cigarettes classiques.»
De même l’experte Alice Denoize, tabacologue rappelle que « Pour la santé des parents fumeurs, à choisir, il est préférable de vapoter ». Par principe de précaution, elle recommande de : « Ne pas vapoter à l’intérieur ou devant les enfants, car on redoute un risque comportemental. La vapeur de la e-cigarette au même titre que la fumée de cigarette reste captivante pour un enfant et pourrait lui donner envie d’essayer ».
Il est bon de rappeler qu’en France la cigarette électronique est interdite aux mineurs et qu’elle est avant tout un outil d’aide au sevrage tabagique, ce qui ne les concerne pas.
En conclusion la cigarette électronique est un produit à risque réduit, ça ne veut pas dire qu’elle ne comporte pas de risque. Mais si risque il y a, il est sans commune mesure comparable à la dangerosité du tabagisme, passif ou actif.