Au fur et à mesure des années, l’engouement grandissant pour la vape est allé de pair avec l’imposition de règles toujours plus strictes concernant la fabrication et la distribution des e-liquides, et ce, au nom de la sécurité sanitaire et donc de la santé publique. Interdictions, normes, certifications… Nos e-liquides sont-ils parfaitement sûrs ? Les liquides pour cigarettes électroniques sont-ils si contrôlés et sans effets néfastes sur la santé des vapoteurs qu’on le dit en France ?
Les normes européennes et françaises sur les e-liquides
En Europe, c’est la TPD, la Tobacco Products Directive, qui réglemente la commercialisation de la cigarette électronique et des liquides pour la vape. Elle a, entre autres, rendu obligatoire la sécurité enfant sur tous les flacons de liquides, a limité leur contenant nicotiné à 10 ml et a imposé sur les étiquettes les annotations “danger” et “dangereux pour l’environnement”… Bref, rien qui ne nous aide réellement à savoir si nous vapons des e-liquides toxiques voire dangereux pour notre santé ou au contraire sans effet sur notre organisme… Mais depuis 2017, la TPD a souhaité une surveillance nationale et a confié ce rôle à l’Anses, l’Agence Nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail. Ainsi, avant toute commercialisation en France, fabricants et importateurs ont l’obligation de déclarer leurs produits de vape à l’Anses et de leur transmettre la composition et les données toxicologiques des ingrédients. Un des rôles majeurs de l’Anses est de publier la liste de ces produits sur le marché du tabac et des produits associés tout en évaluant les risques des substances chimiques auxquels s’exposent le consommateur ou son entourage.
La certification AFNOR, Association Française de Normalisation
Cette certification 100 % française, non obligatoire, est née de la volonté des fabricants eux-mêmes de rassurer les consommateurs de cigarette électronique tout en se distinguant de leurs concurrents. Gage d’une qualité supérieure, la certification Afnor s’attaque à de nombreux additifs, tel que le diacétyl ou le sucralose, qui ont ainsi quasi disparu des compositions françaises de liquide pour cigarette électroniques.
En relation avec les professionnels de santé et les associations de consommateurs, l’AFNOR peut ainsi se féliciter d’avoir mis en place la première norme XP D90-300 en 2015. Celle-ci garantit, entre autres, au vapoteur une qualité pharmaceutique de certains ingrédients tels que le propylène glycol, le glycérol, la nicotine et même l’eau, soit 90% du e-liquide. Elle impose de même une haute qualité de l’alcool et des mélanges aromatisants. La nicotine de synthèse est exclue, tout comme les substances cancérogènes, mutagènes, toxiques pour la reproduction, les huiles végétales ou minérales, les colorants, les sucres et édulcorants, les conservateurs susceptibles de libérer du formaldéhyde, les substances énergisantes et médicamenteuses…
L’Etiquette du flacon doit de même présenter une liste claire et exhaustive des ingrédients, annoncés par ordre décroissant et indiquer clairement le taux de nicotine. Le pays d’origine de fabrication et de conditionnement est notifié, tout comme la date limite d’utilisation optimale qui ne peut d’ailleurs pas excéder 18 mois après fabrication. Enfin, l’affichage des consignes de sécurité, de manipulation, d’action en cas d’ingestion ou de contact cutané ainsi que la notification d’une assistance téléphonique et électronique sont aussi des gages de la certification Afnor. ECH
E-liquides à éviter : Ouvrez l’œil !
Rappelez-vous que le contenu du liquide de votre réservoir de e cigarette se vaporise pour se retrouver dans vos poumons. Parce que tous les e-liquides ne se valent pas, que tous les pays ne sont pas aussi précautionneux que le nôtre et que vous avez sûrement quitter le tabac pour des raison de santé, voici la liste des ingrédients d’e-liquide à bannir si vous voulez un risque zéro d’effet sur votre organisme :
-Diacétyle : il s’agit d’un produit chimique nocif et très dangereux.
-Parabène : ce perturbateur endocrinien augmente les risques de cancers.
-Ambrox : il produit une odeur ressemblant à celle du tabac, mais il n’est pas fait pour être inhalé.
-Diacétone : ce produit chimique est utilisé comme additif (le mot diketone sur une étiquette rassemble plusieurs substances : le diacétyle, l’acétoïne et l’acétylpropionyle).
-Acétoïne : c’est un produit allergisant.
-Acétylpropionyle : utilisé pour ses propriétés gustatives, il présente un risque lors de l’inhalation.
Et, parce qu’il vaut mieux prévenir que guérir, méfiez-vous de certains e-liquides mentholés, à priori sans danger, mais contenant du pulégone, une substance mise en cause actuellement car potentiellement cancérogène.
Les bons gestes à adopter
Privilégiez la qualité française et les compositions simples pour le liquide de votre e cigarette : en réalité, un e-liquide n’a besoin que de deux ingrédients pour créer de la vapeur, du propylène glycol et de la glycérine végétale. À cette base peuvent s’ajouter la nicotine et les arômes alimentaires. Non obligatoire pour vapoter, la première est cruciale pour aider l’ancien fumeur de cigarette et de tabac à décrocher, tandis que les arômes ajoutent de la saveur au vapotage et sollicite les sens, point primordial d’un sevrage réussi pour le nouveau vapoteur.
Et, si le DIY vous tente, concevez votre liquide sans additif, avec peu d’arômes sucrés, bref, de la façon la plus simple possible. Une base propylène glycol et glycérine végétal, de l’arôme et de la nicotine si vous en avez besoin. Respectez les recommandations des professionnels de la cigarette électronique ! Par exemple, ne mettez pas plus d’arômes que ce qui est conseillé : tout a été étudié en amont afin de maîtriser la quantité de substances volatiles dégagées. Veillez également au dosage de nicotine : un taux trop fort peut provoquer des malaises, des nausées ou des maux de tête et un taux trop bas, insuffisant pour combler sa dépendance au tabac, engendre plus d’un effet comme le manque et avec lui, l’irritabilité, les insomnies, l’anxiété… En somme les symptômes du manque qui vous empêcheront de devenir 100% vapoteur.
Si l’on ne peut que vous encourager à troquer vos cigarettes contre des e-liquides de qualité, d’origine française et certifiés Afnor, gardez à l’esprit qu’une liste d’ingrédients trop longue n’est jamais bon signe ! Lisez donc bien les étiquettes et ne faites l’impasse sur aucun ingrédient, surtout si vous achetez un e-liquide hors de France… Et même ici, privilégiez les achats en boutiques spécialisées…