Le Flavor Ban, vous en avez sans doute déjà entendu parler sans vraiment savoir ce qu’il signifie et pourquoi la plupart des vapoteurs s’insurgent contre cette mesure. #JESUISVAPOTEUR vous explique tout sur le Flavor Ban, ses raisons et ses conséquences.
Qu’est-ce que le Flavor Ban ?
Le Flavor Ban n’est autre que le bannissement des arômes dans les cigarettes et les e-liquides pour cigarettes électroniques. Si vous en aviez sûrement entendu parler lors de l’interdiction de vente des cigarettes mentholées en France, peut-être que vous ignoriez que cette menace plane également autour des arômes que contiennent les e-liquides.
Mais alors, pourquoi interdire tout ce qui fait l’efficacité de l’outil de sevrage tabagique qu’est la cigarette électronique ?
Une interdiction des arômes, pourquoi ?
Quand on est utilisateur de cigarette électronique, on sait à quel point les arômes sont une aide précieuse au sevrage tabagique. Permettant de rendre plus facile à vivre cette dure épreuve qu’est l’arrêt de la cigarette, les arômes ont été largement adoptés aussi bien par les vapoteurs débutants qu’experts. Mais alors, pourquoi les interdire ? Pourquoi ralentir les bénéfices de la vape sur la santé publique quand on sait qu’au programme du plan anti-cancer 2021 de l’Union Européenne se trouvent les objectifs de dissuader les fumeurs de poursuivre leur consommation, empêcher la nouvelle génération de commencer à fumer ?
Associée aux produits du tabac, la vape est encore perçue négativement par une partie du grand public et des politiques. En effet, ce n’est pas un secret, de nombreux élus s’opposent déjà à la vape, pour des raisons diverses, souvent injustifiées, voire contredites par les scientifiques.
Par exemple, le ministre de la Santé néerlandais, Paul Blokhuis, favorable au flavor ban, a déclaré : “Je pense qu’une génération sans tabac devrait aussi être une génération sans e-cigarette ».
L’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) tout comme l’Union Européenne, redoute un effet passerelle de la vape vers le tabac chez les jeunes. Cette dernière expose clairement sa prise de position face à la prochaine génération de produits du tabac et produits connexes émergents. La raison évoquée : “protéger les jeunes, en les empêchant d’acquérir des habitudes durables qui sont préjudiciables à leur santé.”
Du point de vue de l’Union européenne, la vape étant assimilée au tabac en tant que « produits connexes émergents », il est évident que tout ce qui peut rendre attrayante la vape est à proscrire, les arômes en premier lieu.
Et pourtant, il existe depuis plusieurs années déjà d’autres études dans le monde démontrant que l’effet passerelle n’existe pas, dont cette étude de l’Observatoire Français sur les Drogues et Toxicomanies (OFDT) datant de 2018. Cette étude n’a trouvé aucune preuve d’une augmentation du risque pour les jeunes de passer de vapoteurs à fumeurs quotidiens. L’étude Experimenting first with e‐cigarettes versus first with cigarettes and transition to daily cigarette use among adolescents: the crucial effect of age at first experiment publiée en novembre 2020 va même encore plus loin, concluant qu’essayer la vape avant le tabac est associé à une réduction de 42% du risque de devenir un fumeur quotidien chez les adolescents français âgés de 17 à 18 ans.
Les conséquences du bannissement des arômes dans la vape
La vape est avant tout un moyen de sevrage tabagique dont l’efficacité n’est plus à démontrer*. Le choix des saveurs dans ce dispositif de sevrage n’est pas des moindres puisqu’il permet aux anciens fumeurs d’avoir un large éventail gustatif pour répondre à leur envie, préférence, goût… afin de se débarrasser de leur addiction au tabac.
La révision de la Tobacco Products Directive (TPD) qui va être discutée pendant plusieurs mois va de pair avec le plan de lutte contre le cancer de la Commission Européenne dévoilé cette année. Cette nouvelle édition fixe les directives à suivre afin d’atteindre les objectifs en cinq ans. Bien évidemment la lutte antitabac fait partie intégrante de ce plan.
Superbe opportunité pour ce formidable outil de sevrage qu’est la vape ? Et bien non.
Le problème, c’est que la version 2014 de la TPD avait assimilé la vape à un produit du tabac, le vapotage se retrouve de facto dans la ligne de mire de la l’Union européenne tout comme le problème qu’il soigne : le tabac !
Et au même titre que les arômes ont été interdits dans les cigarettes classiques, l’un des risques majeurs serait de voir apparaitre une interdiction des arômes dans la vape, ce qu’on appelle le fameux « flavor ban ».
Quel impact du Flavor Ban dans la vape en tant qu’outil de sevrage tabagique ?
Il est évident que la vape n’est pas conseillée auprès d’un public non-fumeurs et n’est, en aucun cas, un produit destiné à un jeune public. La vape n’est pas la cigarette en chocolat des années 80.
La cigarette électronique n’est qu’un produit s’adressant aux fumeurs de tabac désirant s’affranchir de cette addiction mortifère, n’a jamais ciblé les non-fumeurs et encore moins les jeunes (d’ailleurs interdits dans les boutiques de vape).
Alors que l’Union européenne estime que : « le nombre de personnes atteintes du cancer devrait augmenter de près de 25% d’ici à 2035, faisant de cette pathologie la principale cause de décès dans l’Union. », ne serait-il pas bénéfique à l’ensemble de la société que l’Union européenne mette en avant les outils permettant la réduction des risques, comme la vape ?
Mais alors, la cigarette électronique peut-elle être dissociée des arômes ?
Une étude publiée le 31 juillet 2021 par l’Oxford University Press au nom de the Society for Research on Nicotine and Tobacco, concernant l’impact de la fin des arômes dans le vapotage, montre que 33% des vapoteurs retourneraient potentiellement à la cigarette. Tout l’intérêt de la cigarette électronique repose sur la nicotine qu’elle contient, mais aussi, preuve en est, des arômes qui permettent aux vapoteurs d’être maintenus à distance du tabac.
*Rapports de scientifiques dont la réputation n’est plus à faire, confirment que l’utilisation des cigarettes électroniques est moins risquée par rapport à la consommation de tabac fumé.
Le Royal College of Physicians (UK) et les rapports du Public Health England (PHE) évaluent cette réduction des méfaits à au moins 95 %.
L’Académie des sciences américaine (NASEM) reconnait des « preuves concluantes » de la réduction d’exposition à de nombreux toxiques et cancérigènes en substituant le vapotage aux cigarettes.
En France, l’Académie de médecine, qui suit sérieusement le dossier, a encore rappelé en décembre 2019 « les avantages prouvés et les inconvénients indument allégués à la cigarette électronique (vaporette)»
En septembre 2021, l’Institut National du Cancer (INCa), invite aussi les fumeurs à préférer le vapotage.