Nous sommes moins de deux mois après l’interdiction de la puff en France, et pourtant, la cigarette électronique jetable est encore bien présente : sa vente ne s’est pas arrêtée avec la promulgation de la loi. Réseaux sociaux, marché noir… les trafics de puffs illégales pullulent.
Des saisies fréquentes de puffs illégales
Les opérations menées à Cambrai, Toulon, Gap ou encore à Saint-Ouen en témoignent bien [1]… L’interdiction de la puff en France, fin février dernier, n’a clairement pas sonné la fin de sa vente.
Au total, la police a déjà saisi près de 5 000 puffs vendues illégalement. Dont 3 176 aux puces de Saint-Ouen, fin mars dernier.
Aux abords de certains établissements scolaires, même constat d’après France 3 Bretagne. La puff est illégale, mais dans les faits, on la retrouve toujours dans les mains des adolescents.
Des puffs vendues à la sauvette
Rendez-vous clandestins, ventes sous le manteau… le marché des puffs fleurit désormais dans l’ombre. Et principalement via les réseaux sociaux.
Interrogés par France 3 Bretagne, des lycéens expliquent procéder très simplement : un message privé à un revendeur via TikTok, Instagram, SnapChat ou Telegram et le deal est lancé. La puff leur est livrée en main propre, à date et heure fixées.
Pour la majorité de ces jeunes, l’interdiction de la puff en France n’a rien changé. Et même au contraire, a peut-être accentué son attrait : ce frisson d’expérimenter l’illégalité.
Inconscients du danger
Certains les pensaient, à tort, dangereuses à l’époque. Aujourd’hui, ils pourraient malheureusement le déclarer en ayant raison.
Si elles étaient auparavant encadrées, les cigarettes électroniques jetables ne sont désormais plus soumises à aucune loi. Une véritable invitation à tout type de contournement.
À commencer par des teneurs en nicotine bien au-delà des maximums autorisés. Sans parler de composants de piètre qualité. Et, pire encore : de falsifications pouvant mener à des cas graves d’hospitalisation, comme les États-Unis ont pu le voir avec l’acétate de vitamine E en 2019 [2].
De quoi interroger de nouveau sur la pertinence d’une telle mesure. Au-delà des problèmes environnementaux évidents qu’elle pose, la puff a été principalement interdite par mesure de protection de la jeunesse.
Jeunesse qui semble pourtant continuer de vapoter malgré l’interdiction. Et, surtout, sans avoir conscience des risques qu’elle prend à se fournir sur le marché noir. À tout interdire, comment prévenir de tels mésusages ?
Notes
[1]
Cambrai : une saisie massive de puffs interdites dans un établissement nocturne, L’Observateur, 19 mars 2025
Toulon : 401 puffs illégales et des cigarettes de contrebande saisies dans un commerce, BFMTV, 31 mars 2025
Gap – Opération de contrôle : cigarettes de contrebande et puffs saisies dans des commerces, Le Dauphiné, 4 avril 2025
Cigarettes jetables : près de 3200 puffs saisies aux puces de Saint-Ouen, Le Parisien, 1 avril 2025
[2]
Cigarette électronique : le lien entre vitamine E et maladies pulmonaires formellement établi, Le Monde, 21 décembre 2019