Le 31 mai prochain sera célébrée la Journée Mondiale sans tabac. L’OMS, l’Organisation Mondiale de la Santé, a choisi pour l’événement un thème percutant et plus que jamais d’actualité « Le tabac : Une menace pour notre environnement.” En mettant l’accent sur les nombreuses façons dont le tabac menace la planète, cette journée de mobilisation nous donne une raison de plus, si l’en faut, de renoncer à la cigarette.
Pour la petite histoire…
Cet événement a été institué par les états membres de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en 1987 sous le nom de “World No Tobacco Day”, soit Journée mondiale sans tabac en français.
Tabac et maladie
La France compte plus de 10 millions de fumeurs. Certes, la pandémie de Covid a poussé quelques millions à vouloir se sevrer… Mais force est de constater qu’il en reste encore beaucoup à convaincre. Ainsi, avec plus de 6 millions de morts par an, dont plus de 600 000 sont non-fumeurs, le tabagisme reste la deuxième cause de décès dans le monde.
La campagne 2022
Du 31 mai au 30 juin 2022, Santé Publique France prolongera le débat et déclinera les innombrables points positifs d’une vie sans tabac. Le tout grâce à des témoignages d’ex-fumeurs, à travers des spots télévisuels, des campagnes d’affichage pour l’espace publique, des campagnes digitales avec des bannières web ainsi que sur les réseaux sociaux. Quant au dispositif d’information Tabac Info Service, qui propose un accompagnement personnalisé gratuit, réalisé par des tabacologues joignables au 39 89, sur le site internet, ou sur l’application, allez y jeter un coup d’œil, il s’est offert, pour l’occasion, un petit coup de frais !
Tabac et pollution
Au programme de cette journée spéciale : Une volonté de sensibiliser le plus grand nombre à l’impact négatif du tabac. Certes sur notre santé, mais aussi sur l’environnement. Pollution, déforestation, épuisement des ressources… Qu’il s’agisse de sa culture, sa production, sa distribution ou des déchets toxiques qu’il génère, le tabac fait des ravages irréversibles. Des millions d’hectares de terres dans le monde sont ainsi chaque année dégradés, privés de leurs ressources en eau et détruits au profit de sa culture. Pour preuve, ces chiffres alarmants : 4,5 billions de mégots qui n’ont pas été jetés “correctement” génèrent 1,69 milliards de livres de déchets toxiques par an, libérant ainsi des milliers de produits chimiques dans l’air, l’eau et le sol et endommagent les écosystèmes. Le Docteur Ruediger Krech, Directeur de la promotion de la santé, n’hésite pas à enfoncer le clou : « Chaque cigarette que vous fumez, vous brûlez littéralement des ressources là où elles sont déjà rares, brûlant des ressources là où dépend notre existence même. »
Un public plus soucieux de l’environnement
Afin de séduire des consommateurs de plus en plus sensibles aux produits durables et de détourner leur attention des activités polluantes, ces sociétés de tabac jouent faussement la carte de l’environnement. Comment alors ne pas dénoncer les efforts de cette industrie, qui tente coûte que coûte de se racheter une réputation écologique, à grands coups de nettoyage des plages, commercialisation de produits soi-disant respectueux de l’environnement et autres financements de projets d’entreprises environnementales ? Un écran de fumée qui ne peut perdurer qu’en raison d’une législation limitée et incohérente aux niveaux local comme international.
Le gouvernement, plus que jamais sollicité
Envisagée comme l’une des clés pour atteindre les objectifs de l’OMS, tant en termes de santé que de développement durable, la baisse de la consommation de tabac est impérative. Voilà pourquoi la campagne appelle les gouvernements et les décideurs politiques à renforcer et harmoniser, une bonne fois pour toutes, les législations et les lois existantes afin, entre autres, de mettre les producteurs de tabac face à leurs responsabilités.
La note environnementale : Qui doit réellement payer ?
Ainsi donc, si la campagne 2022 souhaite un renforcement des législations et en appelle aux gouvernements, c’est bien pour que les producteurs de tabac assument les coûts environnementaux et économiques de la gestion des déchets du tabac. Le Directeur de la promotion de la santé souligne là un souci de taille : La charge environnementale ne peut incomber aux pays les moins en mesure d’y faire face alors que les profits sont réalisés par les compagnies transnationales de tabac, implantées dans les pays riches. Loin de toutes considérations à long terme à propos de l’insécurité alimentaire accrue, de la maladie, de la pauvreté des travailleurs agricoles ou des dommages environnementaux… Preuve que le travail est loin d’être terminé et que cette Journée sans tabac a vraiment un sens.