Une base d’e-liquide non nicotinée à 210 € le litre au lieu de 10 € ? Cela a beau paraître inconcevable, il s’agit pourtant bien, depuis hier (lundi 13 février), de la nouvelle réalité en Allemagne. Retour sur la taxe qui risque de mettre un frein au meilleur outil de sevrage tabagique jamais inventé : la Vape…
Une taxe comme un couperet
Comment en est-on arrivé là ? En octobre 2020, le projet de loi est divulgué par le gouvernement d’Olaf Scholz, alors ministre des Finances. Dans la foulée, un journaliste du magazine “Der Spiegel” révèle que l’industrie du tabac est également partie prenante dans cette augmentation…. Réponse immédiate des associations, qui montent au créneau, mais rien n’y fait, il était déjà trop tard. Entre l’annonce du projet de loi et sa validation par le gouvernement, tout s’est passé très vite.
La vape plus taxée que le tabac
Le Parlement allemand a donc validé en 2021 le projet de loi de taxation du tabac et de la vape. Concrètement, il s’agit de la mise en place d’une taxe graduelle, qui évoluera entre 2023 et 2026. Dans la pratique, un flacon d’e-liquide de 10 millilitres, qui coûtait jusque-là environ 5 euros, sera cette année taxé à hauteur d’1,60 € et de 3,20 € en 2026. Soit une augmentation de 64 % du prix des e-liquides, sur cinq ans.
Evidemment, pour les associations, cette décision est “un désastre tant sur le plan sanitaire qu’économique”. Selon Michal Dobrajc, directeur de l’Association du commerce des cigarettes électroniques, “le simple fait que les liquides des cigarettes électroniques soient plus lourdement taxés que les cigarettes de tabac, en ignorant le fait qu’ils sont au moins 95 % moins nocifs, est une politique de santé insensée, tout comme taxer les produits sans nicotine, cela défie le bon sens”. Effectivement, parallèlement à cette mesure, la taxe sur le paquet de 20 cigarettes, fixée à 10 centimes d’euros pour les années 2021 et 2022, sera augmentée de 15 centimes en 2025 puis en 2026. En clair, une hausse bien moins importante que celle concernant la vape. Pour Michal Dobrajc, “si vous voulez vraiment réduire la prévalence tabagique, vous devez soutenir l’industrie qui y contribue de manière significative, au lieu de la détruire”.
Une nouvelle organisation
Officiellement, depuis juillet dernier, les fabricants n’ont donc plus le droit de vendre des liquides sans payer la taxe. Mais une faveur leur a tout de même été accordée et ils ont eu l’autorisation, jusqu’en février, d’écouler leur réserve tout en se procurant un “stock de douane”. C’est-à-dire de quoi s’acquitter en amont de l’achat de timbres, qu’il leur faudra découper et coller sur chaque flacon de liquides. Une tâche d’autant plus fastidieuse qu’en Allemagne, les timbres prédécoupés autocollants n’existent pas… Quoiqu’il en soit, tous les fabricants n’ont pas pu suivre la cadence, et certains ont déjà mis la clé sous la porte. Et il y a fort à parier que l’année sera marquée par de nouvelles fermetures. Notamment les petites boutiques, pénalisées par un stock devenu bien trop coûteux… Sans compter que bon nombre de Vape Shops, qui faisaient une partie de leur business grâce au DIY, savent que la clientèle ne paiera pas un litre de base taxé de 190 € et se tournera vers des liquides de 10 ml. Un problème de taille pour ces boutiques qui, depuis des années, s’attèlent à faire disparaître les petites fioles de leurs catalogues, au profit des grands formats… Sans oublier, pire encore, les consommateurs qui tomberont dans le piège du marché noir. Et mettront ainsi en danger, dans la foulée, leur santé. Combien d’anciens fumeurs retourneront vers le tabac en sachant que l’économie d’argent a un rôle primordial dans le passage au vapotage ? Combien de fumeurs ne passerons pas le cap du vapotage, devenu trop cher ?
La taxe bientôt en France ?
Pour Patrick Fleischer, Directeur Général de Pipeline Store Allemagne, le cas de son pays n’est malheureusement pas isolé et “il y aura forcément à un moment une taxe Européenne…”. Pour tenter d’éviter un scénario similaire ou du moins le repousser autant que possible, nous pouvons agir et témoigner de ce que la vape est vraiment : un formidable outil de sevrage tabagique. Tel est l’objectif de www.jesuisvapoteur , qui en faisant le lien avec nos députés, est un moyen de défendre la vape et de faire entendre la voix de chacun… Profitons-en.