En février 2025, l’Institut Français d’Opinion Publique, ou IFOP, a réalisé un sondage sur le vapotage auprès de 1000 fumeurs et vapoteurs français. L’étude, commandée par le groupe Kumulus Vape, fait état d’opinions et de perceptions assez partagées. Des doutes persistent quant à l’efficacité de la vape et sa moindre dangerosité, d’autant plus chez les non-utilisateurs de cigarette électronique. Décryptage.
Méthodologie de l’enquête
Du 4 au 10 février 2025, l’Institut Français d’Opinion Publique (IFOP) a mené, pour Kumulus Vape, un sondage en ligne auprès d’un échantillon de 1000 personnes, représentatif des fumeurs et des vapoteurs français de 18 ans et plus [1].
Via un questionnaire auto-administré, l’IFOP a recueilli les avis de fumeurs, vapoteurs et double utilisateurs (vapofumeurs) français sur la cigarette électronique.
Les principaux résultats du sondage
Le sondage 2025 de l’IFOP sur le vapotage reprend volontairement la trame de la vague précédente, effectuée par BVA Xsight, toujours pour Kumulus Vape, en 2024 [2].
Ce faisant, il permet d’analyser les évolutions des pensées et des pratiques d’une année sur l’autre. Et, comme nous allons le voir, si certains doutes tendent à s’effacer, d’autres se creusent… Particulièrement chez les personnes encore fumeuses.
1. En termes d’efficacité du vapotage dans le sevrage
56 % DES RÉPONDANTS JUGENT LA VAPE EFFICACE POUR ARRÊTER DE FUMER
↗️1 % de plus qu’en 2024
→ Même tendance qu’en 2024. Dans l’étude IFOP 2025, les réponses “Oui, tout à fait” et “Oui, plutôt” concernent principalement les vapoteurs exclusifs (85 % contre 87 % en 2024) et vapofumeurs (76 % contre 72 % en 2024). Les fumeurs sont plus partagés (seulement 31 % de “oui”). Comme les personnes âgées de 50 ans et plus.
→ Par rapport à la vague précédente, on retrouve davantage de “Je ne sais pas” (11 % contre 8 % en 2024)
61 % DES FUMEURS QUI SOUHAITENT ARRÊTER LA CIGARETTE S’INTÉRESSENT À LA CIGARETTE ÉLECTRONIQUE
↗️13 % de plus qu’en 2024
→ En pratique, l’opinion selon laquelle la vape est efficace pour se sevrer se confirme. En 2025, les fumeurs sont plus nombreux à envisager d’avoir recours à la cigarette électronique pour arrêter de fumer (22 % sûrement et 17 % probablement contre 13 % et 16 % en 2024)
→ D’ailleurs, 22 % l’utilisent déjà en ce sens, contre 19 % en 2024 !
66 % DES UTILISATEURS DE E-CIGARETTE DÉCLARENT QUE C’EST LA DIVERSITÉ DES ARÔMES QUI LES MOTIVE À CONTINUER DE VAPOTER
→ Lorsque l’on interroge plus précisément les vapoteurs quant à l’impact des arômes sur leur motivation, on confirme ce que l’étude de l’IFOP et JeSuisVapoteur avait montré en 2023 [3] : la multiplicité des saveurs tient une place essentielle dans la réussite du sevrage
2. En matière de santé
50 % DES RÉPONDANTS SAVENT QUE LE TABAC FUMÉ EST PLUS DANGEREUX QUE LE VAPOTAGE
↘️3 % de moins qu’en 2024
→ L’idée reçue selon laquelle le vapotage est aussi dangereux que le tabagisme revient en force cette année (30 % contre 27 % en 2024)
→ Les vapoteurs exclusifs et vapofumeurs sont toujours les plus nombreux à savoir le tabac fumé bien plus nocif que le vapotage. Pour les “Oui, tout à fait” et “Oui, plutôt”, adhésion stable chez les double utilisateurs (63 %), mais perte drastique du côté des vapoteurs exclusifs (66 % contre 81 % en 2024)
65 % DES UTILISATEURS DE CIGARETTES ÉLECTRONIQUES ONT CONSTATÉ UNE AMÉLIORATION DE LEUR CONFORT DE VIE
↗️3 % de plus qu’en 2024
→ Les doutes persistent quant à la réduction des risques permise par la vape. Pourtant, en pratique, la grande majorité des vapoteurs exclusifs et vapofumeurs constatent une nette amélioration de leur confort de vie
39 % DES FUMEURS INTÉRESSÉS PAR LA VAPE LE SONT POUR SES BÉNÉFICES EN MATIÈRE DE SANTÉ
↗️3 % de plus qu’en 2024
→ Depuis 2 ans, la raison principale qui pousse les fumeurs à adopter la e-cigarette demeure la même : être en meilleure santé (39 % en 2025 et 36 % en 2024)
→ Vient ensuite l’argument des économies réalisées grâce à la cigarette électronique (34 % en 2025 et 35 % en 2024)
3. En ce qui concerne les réglementations sur le vapotage
26 % DES RÉPONDANTS PENSENT QUE LES POUVOIRS PUBLICS RECONNAISSENT SUFFISAMMENT LE RÔLE DU VAPOTAGE DANS LE SEVRAGE
↗️3 % de plus qu’en 2024
→ Légère hausse par rapport à 2024. Les interviewés restent majoritairement du côté du “non” (54 % contre 61 % lors de la vague précédente)
→ Là encore, les répondants sont plus nombreux à botter en touche (20 % de “Je ne sais pas” contre 16 % en 2024)
51 % DES INTERVIEWÉS PENSENT QUE, SI LA VAPE EST TAXÉE, ELLE DOIT L’ÊTRE MOINS QUE LE TABAC FUMÉ
↘️5 % de moins qu’en 2024
→ L’idée d’une taxation indifférenciée dérange toujours, mais un peu moins que l’année dernière néanmoins (51 % contre 56 % en 2024)
→ L’idée de taxer la vape à l’image des produits du tabac fumé, en revanche, obtient plus d’adhésion (30 % contre 26 % en 2024, majoritairement des fumeurs et vapofumeurs)
57 % DES RÉPONDANTS SE DÉCLARENT EN FAVEUR D’UNE POLITIQUE DE RESTRICTION DES ARÔMES
→ Comme l’avait révélée l’étude sur le vapotage de l’IFOP pour JeSuisVapoteur en 2023 [3], les utilisateurs de cigarettes électroniques se montrent bien plus inquiets que les non-utilisateurs lorsqu’il s’agit de restriction des arômes
→ À l’inverse, grand public et fumeurs se déclarent plutôt en accord avec le Flavor Ban. Une donnée à relativiser puisque 47 % des vapoteurs exclusifs soutiennent tout de même une telle politique en 2025 (“Oui, tout à fait” et “Oui, plutôt”)…
En résumé
Ce sondage 2025 sur le vapotage, mené par l’Institut Français d’Opinion Publique (IFOP) pour Kumulus Vape, confirme le caractère profondément délicat d’un tel sujet. La question de la vape en France continue de faire controverse. Et la désinformation n’est pas sans lien avec les évolutions constatées cette année.
Les médias et pouvoirs publics reconnaissent plus volontiers l’efficacité du vapotage dans le sevrage à la cigarette. Ce qui se traduit bien ici, dans les opinions relatées par les interviewés.
En revanche, les polémiques autour de la dangerosité de la vape et de ses arômes continuent à enrichir articles et autres discours. Et on le voit bien : cela à une incidence directe sur la façon de penser la vape chez les Français, et plus particulièrement chez les fumeurs.
Résultat : la motivation à arrêter de fumer s’érode. Comme le pointe l’IFOP :
Les intentions d’arrêt de la cigarette traditionnelle chutent drastiquement cette année. Seuls 39 % des fumeurs déclarent envisager d’arrêter de fumer, contre 53 % l’an dernier. Cette baisse interroge, et pourrait traduire une forme de résignation à partir du moment où elle est particulièrement forte chez les plus âgés et les fumeurs exclusifs
Autrement dit, à semer injustement le doute sur la vape, médias et politiques ne font qu’inciter davantage les fumeurs… à rester fumeurs.
Sources
[1] Étude sur le vapotage – IFOP pour Kumulus Vape – Février 2025 (version PDF téléchargeable)
[2] Étude sur le vapotage – BVA Xsight pour Kumulus Vape – Février 2024 : résultats d’enquête et rapport complet
[3] Le rôle des produits nicotinés dans le sevrage à la cigarette – Sondage IFOP pour JeSuisVapoteur – Juin 2023 : résumé de l’enquête et rapport complet
Les autres études de l’IFOP sur le vapotage
👉Conférence citoyenne : Quelle stratégie de régulation pour la cigarette électronique en France ? IFOP et JeSuisVapoteur – Janvier 2024 : résultats et avis détaillés du panel citoyen