Les arômes des e-liquides jouent un véritable rôle dans notre rapport à la vape. Mieux, ils sont un atout majeur pour faciliter le sevrage. Et c’est prouvé scientifiquement !
Les arômes, un sujet d’actualité
Actuellement en discussion au gouvernement, l’interdiction des arômes pourrait faire beaucoup de mal à la vape… Et aux vapoteurs. A en croire les dernières sorties du CNCT (Comité National contre tabagisme) et du ministre de la Santé Mr François Braun, la suppression des arômes éviterait “l’effet passerelle”, théorie maintes fois contredite, selon laquelle les jeunes s’essayant à la vape deviendraient fumeurs.
C’est dans ce contexte que l’équipe internationale de chercheurs dirigée par le Dr Lin Li a souhaité livrer ses résultats : “Étant donné que plusieurs administrations envisagent de limiter ou d’interdire la vente de produits de vapotage aromatisés, il est important de tenir compte de la façon dont de telles politiques peuvent avoir une incidence sur les fumeurs qui utilisent des produits de vape pour s’éloigner du tabagisme.”
Ce que la science dit des arômes
Pour preuves de l’importance des arômes, pas moins de deux études, toutes deux effectuées sur des échantillons de plusieurs dizaines de milliers de personnes. Et une conclusion : les fumeurs qui utilisent la vape comme un soutien ont plus du double de chances d’arrêter de fumer. Et ceux qui optent pour des e-liquides aux saveurs fruitées ou gourmandes ont davantage de chances de se sevrer que les vapoteurs d’arômes tabac.
Analyse des deux études
Menée par l’International Tobacco Control (ITC), la première étude, publiée dans la revue d’Oxford Nicotine and Tobacco Research, s’est appuyée sur un panel de 12 000 personnes en Australie, au Canada, en Angleterre et aux États-Unis. Le sujet de l’étude : les arrêts tabagiques en 2018 de 886 fumeurs ayant débuté la vape en 2016.
Résultat : 60 % du panel a montré plus de chances de se sevrer en vapotant des arômes fruités ou gourmands que « tabac ». Pour les chercheurs, « L’utilisation d’e-liquides aux arômes fruités ou autres douceurs est positivement liée à la transition des fumeurs loin de la cigarette ». L’étude ajoute enfin que les consommateurs d’arômes fruités ou gourmands étaient 1,6 fois plus nombreux que les vapoteurs d’arôme tabac à ne plus fumer après deux ans.
Une deuxième étude qui corrobore la première
La deuxième étude, publiée dans Nicotine and Tobacco Research, s’appuie cette fois sur un panel de près de 17 000 américains de l’enquête Tobacco Use Supplement-Current Population Survey (TUS-CPS) entre 2018 et 2019.
Elle confirme, sans surprise, un taux plus important d’arrêt du tabac chez les fumeurs aidés par la vape : 25,4 % des vapoteurs contre 16,1 % des non-vapoteurs avaient arrêté de fumer après un an.
L’étude souligne aussi un taux de sevrage plus important chez les vapoteurs d’arômes fruités ou gourmands. Ces derniers ont eu 3,6 fois plus de succès dans leur démarche que les non vapoteurs. Et les consommateurs d’arômes « tabac » étaient quant à eux 2,6 fois plus nombreux à avoir cessé de fumer.
Des résultats d’études très proches donc, et une même conclusion : les vapoteurs de liquides fruités et gourmands ont davantage de chances d’en finir avec le tabac que les vapoteurs d’arômes tabac.
Discorde autour des arômes menthe et menthol
Seul sujet de désaccord : nos études divergent quant à l’efficacité de la menthe et du menthol. Selon l’étude internationale, le taux de réussite d’arrêt du tabac avec des arômes mentholés est très légèrement inférieur au taux des consommateurs d’arôme tabac. Et inversement avec l’autre étude…
Une des causes plausibles : il ne s’agit pas là d’études cliniques. Autrement dit, les arômes n’ont pas été distribués au hasard et les résultats concernent des personnes qui ont choisi des e-liquides selon leur goût et leur disponibilité. Ainsi, peut-être l’interdiction de cigarettes mentholées dans certains des pays de l’enquête ITC, contrairement aux États-Unis, joue-t-elle un rôle. D’où l’importance de contextualiser les analyses concernant les arômes selon les pays.
Plaisir et sevrage
L’équipe du Dr Lin Li est très claire sur le sujet : “Nos résultats indiquent que les vapoteurs qui ont utilisé des e-liquides aromatisés étaient plus susceptibles de s’éloigner du tabagisme et d’arrêter de fumer, au moins à court terme, par rapport à ceux qui ont utilisé des arômes goût “tabac” ou sans arôme”.
Ainsi, la science a parlé : si la diversité des arômes permet bel et bien de se faire plaisir et facilite le sevrage, les interdire ne semble pas être la bonne idée pour éradiquer le tabac. N’en déplaise au CNCT.