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N’ayons pas peur de la vape : le message fort, envoyé par les addictologues français au congrès E-ADD 2025

Mercredi 19 mars 2025 s’est tenu le 9e e-congrès national sur les addictions : l’E-ADD 2025. Avec, à 11h, un focus sur le tabagisme et ses solutions. L’occasion pour les deux éminents addictologues français que sont William Lowenstein et Marion Adler de revenir sur la place de la vape dans l’accompagnement des personnes fumeuses. Et d’aborder la délicate question du vapotage chez les jeunes ou encore de son utilisation par les femmes enceintes.

Leurs messages aux professionnels de santé : la vape est une aide précieuse, qui mérite d’être conseillée, utilisée et défendue.

Un e-congrès national annuel consacré aux addictions

L’association SOS Addictions a organisé son neuvième e-congrès national sur les addictions : E-ADD.

Le thème de cette année : mieux repérer, mieux réduire les risques et mieux accompagner.

Les sujets abordés par les différents experts médicaux présents : cocaïne, opioïdes, cannabis, alcool ou encore produits du tabac fumé.

Et, évidemment, en tant que solution controversée d’aide à l’arrêt du tabagisme, la vape n’a pas échappé au débat. C’était en grande partie l’objet de la session de 11 heures, avec le professeur William Lowenstein et le docteur Marion Adler.

Vape et tabagisme : ce qui s’est dit au congrès E-ADD 2025

Avec 75 000 décès par an, en France, le tabagisme représente toujours un défi de taille pour les addictologues et professionnels de santé français. Comment empêcher toutes ces morts prématurées ? Comment combattre cet ennemi redoutable, qui tient encore dans ses filets plus de 30 % de la population française ?

Pour William Lowenstein et Marion Adler, spécialistes de la question, la réponse se trouve forcément dans la multiplicité des outils d’aide à l’arrêt disponibles.

À commencer par les substituts nicotiniques (patchs, gommes, pastilles, sprays…). Mais aussi les solutions médicamenteuses comme la varénicline et la cytisine qui tendent à revenir en France. Et sans oublier le vapotage, qui représente sans aucun doute pour eux une avancée thérapeutique majeure pour les fumeurs.

Vapoter est efficace

« Grâce aux études notamment, on voit ce qui peut aider à sortir du tabagisme. Et on le sait maintenant : la vape est un élément important. L’étude Cochrane, mise à jour en janvier 2025, a montré clairement un bénéfice de la vape par rapport aux traitements validés : avec nicotine, la vape est 60 % plus efficace que les substituts nicotiniques » – Dr. Marion Adler, E-ADD 2025

👉L’étude Cochrane dont parle la tabacologue française.

« La vape a vraiment un rôle de sevrage tabagique. Je ne conseillerai pas la vape à un non-fumeur. Mais à tous les fumeurs bien sûr ! » – Dr. Marion Adler, E-ADD 2025

Vapoter n’est pas fumer

« Ce qui est toxique dans la cigarette de tabac, c’est la fumée, la combustion, qui génère entre autres du monoxyde de carbone et des substances cancérigènes. Avec la vape, c’est de la vaporisation de nicotine, il n’y a pas de combustion, pas de tabac, pas de monoxyde de carbone » – Dr. Marion Adler, E-ADD 2025

👉Vapoter est infiniment moins risqué que de fumer. La vape peut être recommandée à toute personne fumeuse, y compris les femmes enceintes.

« Attention gynécologues, ne donnez pas de fausses informations aux patientes : ce qui est toxique, c’est le monoxyde de carbone, donc le tabac fumé. Pas la vape. Donc, rassurez les : il vaut mieux qu’une femme enceinte vapote et ne retourne pas vers le tabagisme. Idem pour une femme qui allaite ! » – Dr. Marion Adler, E-ADD 2025

Pour les deux addictologues, c’est même une aberration que la vape soit considérée comme un produit du tabac et encadrée, en Europe, d’après la fameuse Directive des produits du tabac (TPD).

La nicotine n’est pas un problème

« C’est la combustion qui tue, pas la nicotine. La nicotine est la substance addictive. Elle n’est pas toxique. On la donne à tout patient fumeur, peu importe la pathologie. » – Dr. Marion Adler, E-ADD 2025

👉La nicotine est même l’élément clé du sevrage tabagique. Un bon dosage est essentiel : c’est précisément ce qui va aider un fumeur à sortir du tabagisme.

« Il ne faut pas avoir peur d’associer différents traitements (patch et vape par exemple), surtout ne pas sous-doser la nicotine et s’adapter au patient, en fonction de ce qu’il ressent, de ce qu’il aime. C’est très important : on s’adapte toujours au patient. Ce n’est pas au patient de s’adapter au traitement » – Dr. Marion Adler, E-ADD 2025

Vapoter ne conduit pas à fumer

« Chez les jeunes, la vape est clairement un concurrent au tabagisme. Non une porte d’entrée. Si c’était véritablement une passerelle vers le tabac fumé, on assisterait à une augmentation du tabagisme. Or, on observe précisément l’inverse » – Dr. Marion Adler, E-ADD 2025

👉L’effet passerelle de la vape vers le tabac fumé n’existe pas. Les études sur la question, comme celle du Pr. Bertrand Dautzenberg et coll. montrent plutôt de l’effet protecteur, distracteur du vapotage.

« Bien sûr, on ne souhaite pas que les jeunes aillent vers quoi que ce soit. Mais clairement, l’engouement vers la vape permet de diminuer le tabagisme » – Dr. Marion Adler, E-ADD 2025

Il faut garder les arômes

« Garder les arômes dans la vape, s’il vous plait, c’est ce qui permet de sortir du tabagisme avec plaisir. On a pu mettre de la menthe et des fruits dans les gommes à la nicotine et on s’est aperçu qu’elles étaient bien plus utilisées. Et pour cause : les personnes qui souhaitent arrêter de fumer n’ont pas forcément envie d’un goût tabac » – Dr. Marion Adler, E-ADD 2025

👉Les arômes sont précisément ce qui fait toute l’efficacité de la vape chez les fumeurs. Ils procurent du plaisir à vapoter, maintiennent la motivation du fumeur dans son sevrage et ne représentent aucun danger avéré en termes de santé, comparés à la cigarette combustible.

« Récemment justement, une étude stéphanoise ¹ a analysé les arômes dans la vape et il en ressort qu’il n’y a pas de toxicité d’un arôme ou d’un arôme, que la vape aromatisée reste infiniment moins risquée que le tabac fumé » – Dr. Marion Adler, E-ADD 2025

¹ L’étude en question est le résultat de 10 années de recherche pluridisciplinaires sur la toxicité et la pharmacologie des émissions de cigarette électronique, menées conjointement par l’École des Mines, l’Université Jean Monnet et le Centre Hospitalier Universitaire de Saint-Étienne au sein du laboratoire SAnté INgéniérie BIOlogie St-Etienne (SAINBIOSE). Directeur de recherche : Jérémie Pourchez.

Elle a fait l’objet de multiples articles, sur Sud Ouest notamment.

Mis à jour le 21.03.2025
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