Vapoter à la plage, est-ce possible ?
Et si, cet été, vous n’aviez plus à ramasser l’équivalent d’un cendrier de fin de soirée, avant d’oser vous installer dans le sable ? Ni à débarbouiller la petite dernière qui aurait suçoté un vieux mégot pendant que le grand en a planté un, majestueux, au sommet de son château de sable ? Vous l’aurez compris, certaines plages sont désormais sans tabac, et c’est tant mieux ! Mais qu’en est-il de la vape ?
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Depuis le samedi 9 juillet dernier, il est interdit de fumer sur les plages du Touquet, dans les Hauts-de-France. Cette mesure, prise par la municipalité, semble réjouir la majorité des français, puisque 81 % d’entre eux, selon un sondage IPSOS, se déclaraient déjà favorables à cette mesure en 2020.
Une des raisons de cette interdiction? Bien évidemment, l’environnement. Le premier adjoint à la mairie, Denis Caloin expliquait à BFM Grand Littoral que “les mégots de cigarettes polluent énormément et sont nocifs pour les jeunes enfants. Nous avons la chance d’avoir une plage très familiale avec un haut potentiel touristique… et ces mégots de cigarettes représentent 40 à 50% des déchets que l’on retrouve sur la plage”. Afin de prévenir les usagers de cette interdiction, de nouveaux panneaux seront installés, dans un premier temps, aux entrées de la plage. Puis, après quelques semaines de prévention, ceux qui ne respecteront pas l’interdiction encourront des poursuites, voire des amendes.
Des plages saines et écolos !
On ne le sait pas assez mais Le Touquet n’est pas la seule ville à avoir adopté l’interdiction de fumer sur ses plages. Loin de n’être qu’une mesure écologique, cette action s’inscrit en outre dans le domaine de la santé publique. Et, à l’origine de ce projet, on retrouve la Ligue contre contre le cancer.
Ainsi, depuis plusieurs années déjà, d’autres plages françaises ont souhaité limiter la pollution du littoral et suivre les recommandations de la Ligue. En 2012, Nice a été la première à bannir la cigarette de ses plages. D’autres villes lui ont alors emboîté le pas, à l’instar de Marseille, Cannes, Royan, Biarritz, les Sables-d’Olonne, Pornic, Barneville ou encore Palombaggia et Ajaccio en Corse… Au total, la France compte sur l’ensemble de son littoral une cinquantaine de plages labellisées “sans tabac”.
Les plages labellisées
La Ligue contre le cancer encourage la création d’espaces extérieurs sans tabac et décerne un label aux villes qui s’y engagent. L’objectif ; la création d’un environnement sain pour les enfants, protéger les non-fumeurs et les plus jeunes, diminuer la pollution des mégots et “dénormaliser le tabagisme afin de changer les attitudes face un comportement néfaste pour la santé”, peut-on lire sur le site internet de la Ligue.
Vous vous demandez certainement ce qu’il en est de la cigarette électronique…. Rassurez-vous, cette dernière n’est pas concernée par cette nouvelle législation car elle ne génère pas de mégots ! Une raison de plus, s’il en fallait, d’arrêter de fumer (et de polluer !), et de se mettre à la vape !
Attention toutefois à vérifier que la plage sur laquelle votre choix s’est porté ne soit pas l’une des rares où la municipalité, par excès de zèle, n’a pas en plus interdit le vapotage…
Et demain ?
Interdire la cigarette sur les plages permet de ralentir la pollution et de garantir un espace de vie plus sain aux petits comme aux grands. Et cela, sans représenter une contrainte majeure pour les fumeurs, qui peuvent toujours sortir de la plage pour fumer. Du moins pour le moment… En effet, le Centre International de Recherche sur le Cancer suggère d’interdire le tabac dans tous les lieux publics extérieurs afin de “limiter les opportunités de fumer et ainsi réduire l’expérimentation du tabac et l’entrée dans le tabagisme des jeunes”… Quand on note que 89% de la population est favorable à une interdiction de fumer dans les parcs et jardins publics, on se dit que les français sont peut-être prêts, enfin, à se passer de cigarettes… Et que la vape a encore de belles heures devant elle !
Stop à la pollution : des chiffres effrayants
Environ 24 milliards de mégots sont jetés au sol chaque année. N’oublions pas qu’un seul mégot, qui contient à lui seul plus de 8500 substances toxiques, peut polluer jusqu’à 500 litres d’eau et met entre dix et quinze ans pour parvenir à se dégrader… Et pourtant, chaque année, en France, ce sont près de 30 milliards de mégots qui sont jetés au sol, dont 350 tonnes uniquement à Paris. À la charge des collectivités et financé par les impôts locaux, le coût du ramassage des mégots est estimé à 38 euros par habitant et par an.
