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Politique anti-tabac et pays inspirants : La Nouvelle-Zélande et la Grande Bretagne

Politique anti-tabac et pays inspirants La Nouvelle-Zélande et la Grande Bretagne

En termes de politique anti-tabac, la plupart des gouvernements ne savent que taxer et interdire toujours davantage. Et force est de constater que ça ne fonctionne pas… Si l’on s’inspirait plutôt de pays qui, loin de punir, accompagnent les fumeurs et proposent de vraies solutions ? Zoom sur la Nouvelle-Zélande et la Grande-Bretagne.

Politique anti-tabac : La remise en question de la Nouvelle-Zélande

La Nouvelle-Zélande est l’un des pays les plus engagés en matière de lutte contre le tabac. En 2011 déjà, son objectif « 2025 sans tabac » était clairement affiché. Mais loin d’elle à l’époque l’idée d’utiliser la vape comme outil de sevrage. Petit rappel des faits : lorsque la vape est arrivée dans le pays, le gouvernement l’a, dans un premier temps, pénalisée, interdisant notamment la vente de liquides nicotinés. Mais en 2017, face à l’échec de sa politique de lutte contre le tabagisme, le pays revoit sa copie. En 2019, le site Internet Vaping Fact, qui a pour mission d’informer et de rassurer la population au sujet de la vape est lancé, soutenu par le ministère de la Santé. S’en suivra une campagne nationale dans les médias, encourageant les fumeurs à vaper pour se sevrer.

Des résultats probants

Aujourd’hui, seulement 8% de la population fume encore, mais c’est encore trop pour la Nouvelle-Zélande, bien décidée à atteindre les 5 % d’ici 2025. Tel est l’objectif du texte “Environnements sans tabac”, adopté l’année dernière. Son idée directrice : augmenter chaque année l’âge légal permettant de fumer afin que les générations, nées après 2008, n’allument jamais une cigarette. Autrement dit, l’âge légal, fixé à 18 ans, sera relevé d’année en année, jusqu’à s’appliquer à toute la population.

La Nouvelle-Zélande pose ainsi les fondations de ce qui deviendra, dans peu de temps, une interdiction quasi-totale de fumer dans le pays. D’autant que les cigarettes délivreront, en prime, une quantité de nicotine réduite et seront de plus en plus difficiles à trouver… Mais attention, le gouvernement ne compte pas être uniquement dans une démarche punitive et entend bien proposer aux fumeurs des solutions d’accompagnement. C’est ce qu’explique le Pr Robert Beaglehole, président d’Action for Smokefree 2025 : « Nous avons beaucoup poussé, stigmatisé, pénalisé les fumeurs de cigarettes. Maintenant, nous nous occupons de les aider, de les soutenir, de leur permettre d’arrêter plus facilement et de passer à des produits moins nocifs ». Un pari osé mais déjà en bonne voie pour la Nouvelle-Zélande, qui affiche un taux de tabagisme en forte diminution, le tout grâce à la promotion de la vape et de mesures radicales en matière de tabac.

Politique anti-tabac : Le Royaume-Uni prend le problème à bras le corps

Plus proche de nous, le Royaume-Uni se bat aussi pour atteindre un taux de tabagisme à 5% ou moins d’ici 2030. En 2021, la Grande Bretagne comptait 13% de fumeurs, le taux le plus bas jamais enregistré dans le pays. Cela, grâce à des mesures telles que le financement continu des services locaux d’arrêt du tabac. Si les chiffres sont encourageants, le gouvernement n’oublie pas pour autant que 5,4 millions de personnes fument toujours, ni qu’un décès sur quatre suite à un cancer est lié au tabagisme.

Entre 2021 et 2022, l’état a alors attribué 68 millions de livres sterling aux services d’arrêt du tabac, permettant à près de 100 000 fumeurs de se sevrer. Un budget a aussi été administré au NHS, le National Health Service, le système de santé publique du pays, afin d’offrir un traitement tabagique aux fumeurs hospitalisés. Si le pays est on ne peut plus réactif dès lors qu’il s’agit d’accompagner les fumeurs sur la voie du sevrage, il a même réalisé son propre projet-pilote, confirmant les résultats de la revue Cochrane : oui, le vapotage est près de deux fois plus efficace que les autres substituts nicotiniques.

Des propositions originales

Concernant les actions qui ont fait grand bruit, l’on peut notamment citer une campagne londonienne permettant aux femmes enceintes de vaper gratuitement. L’opération a mené de front deux combats : d’une part, l’enjeu économique en permettant aux futures mères en difficulté d’économiser une somme qu’elles auraient dépensée en cigarettes. D’autre part, l’aspect sanitaire ; fumer pendant la grossesse étant le principal facteur de risques à la naissance. En avril dernier, le pays a même incité les femmes enceintes à se sevrer en leur offrant des bons allant jusqu’à 400 £, accompagnés d’un soutien psychologique.

L’état a aussi distribué des vapoteuses aux fumeurs. « Swap to stop », “échanger pour arrêter”. Tel est le nom du programme national présenté par Neil O’Brien, le ministre de la Santé. « Près d’un fumeur sur cinq en Angleterre recevra un kit de démarrage de vape ainsi qu’un soutien comportemental pour les aider à arrêter de fumer ». Et ce n’est pas la première fois que le Royaume-Uni offre des cigarettes électroniques. En 2021 déjà, le pays en avait distribué à des patients atteints de troubles mentaux, une population particulièrement vulnérable au tabagisme, ainsi qu’aux sans-abri.

Certes, le Royaume-Uni promeut donc la vape. Mais uniquement comme mode de sevrage. Dès lors qu’il s’agit des mineurs, (le NHS indique que 9% des enfants de 11 à 15 ans utilisaient des vapoteuses en 2021 contre 6% en 2018), le gouvernement réagit en créant une « brigade de lutte contre la vape illicite ».
On l’aura compris : loin de culpabiliser les fumeurs, le Royaume-Uni leur apporte des solutions. Et pas n’importe lesquelles, puisque Le Public Health England, pendant anglais de Santé Publique France, a confirmé en 2021 que les produits de vapotage nicotinés sont réellement efficaces pour stopper le tabac.

Politique anti-tabac : Et la France alors ?

Si, pour le moment en France, le sujet des arômes et des taxes est à l’étude, on sent l’étau se resserrer. Pourtant, notre ministère de la santé aurait tout à gagner à jeter un coup d’œil du côté de la Nouvelle-Zélande et du Royaume-Uni… D’ailleurs, malgré l’interdiction de toute publicité et le silence des politiques sur le sujet, le tabagisme des jeunes chute en France depuis 2014, date de la popularisation du vapotage.  Espérons que le gouvernement prendra les bonnes décisions tout en gardant à l’esprit que la lutte première est contre le tabagisme. Et que la vape est certainement la meilleure arme pour l’éradiquer.

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