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Rapport HAS 2023 : le vapotage toujours hors course

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En juin 2023, la Haute Autorité de Santé (HAS) actualisait ses recommandations des bonnes pratiques pour arrêter de fumer. Et, à l’instar de son dernier rapport de 2014, le vapotage n’en fait pas partie, faute de recul et de preuves scientifiques attestant de sa non-dangerosité et de son efficacité. Pourtant, depuis 15 ans, la vape n’en manque pas… Explications sur ce Rapport HAS 2023.

Rapport HAS 2023 : Le contexte

En 2014, la Haute Autorité de Santé (HAS) faisait le point sur les méthodes de sevrage tabagique « efficaces ». Le rapport, appelé « Recommandations de bonne pratique (RBP) », est décliné en trois parties : un texte de recommandations, un argumentaire scientifique et des outils pratiques à destination des professionnels de santé.

Jugeant les publications sur la vape peu nombreuses et pas assez démonstratives, la Haute Autorité de Santé concluait, en 2014 : « En raison de l’insuffisance de données sur la preuve de leur efficacité et de leur innocuité, il n’est pas actuellement possible de recommander les cigarettes électroniques dans le sevrage tabagique ou la réduction de la consommation de tabac. II est recommandé d’informer les fumeurs qui utilisent des cigarettes électroniques de l’insuffisance actuelle de données sur les risques associés à leur utilisation » (Rapport 2014, p.39).

En juin 2023, la HAS actualisait ces mêmes recommandations, qui se déclineront dans le programme national de lutte contre le tabac 2023-2027 en cours d’élaboration au gouvernement. Malgré neuf ans d’études supplémentaires sur la vape, la HAS conclut toujours : « les données actuellement disponibles ne sont pas concluantes quant à l’efficacité des produits du vapotage en tant qu’outil pour arrêter de fumer par rapport aux traitements validés disponibles » (Rapport 2023, p.6).

Rapport HAS 2023 : pas assez de recul et de preuves probantes sur le vapotage

Malgré plus de 10 ans d’études attestant de l’efficacité de la vape dans le cadre d’un sevrage tabagique, et notamment de ses meilleurs résultats face aux autres substituts nicotiniques (cf. l’étude du Pr. Hajek datée de 2019 ou encore la fameuse étude Cochrane de 2020, actualisée en 2022, qui recoupe pas moins de 80 études fiables), la Haute Autorité de Santé n’en démordra pas. Elle considère « qu’il n’y a toutefois, actuellement, pas de preuve scientifique suffisante permettant d’affirmer que les produits du vapotage puissent constituer une aide à l’arrêt de la consommation du tabac » (Rapport 2023, p.6).

Comme en 2014, le seul fait que les cigarettes électroniques n’entrent pas dans les cases des produits de la santé (échappant ainsi à la réglementation sur les médicaments) semble en faire un frein suffisant pour invalider chaque étude positive disponible.

Néanmoins, la HAS se ravise quelque peu. Contrairement à ses conclusions de 2014, elle ne déconseille pas entièrement le vapotage, le reléguant plutôt à un choix personnel ou en dernier recours, après échecs de toutes les thérapies de substitution nicotinique (TSN) existantes. Voilà un bien maigre lot de consolation, surtout lorsqu’elle enchaîne en prenant appui sur l’avis du Haut Conseil de la santé publique datant de 2022, qui refusait de recommander l’usage de la cigarette électronique, suscitant la colère de nombreux médecins et professeurs.

La HAS juge la vape « non dénuée de risque »

Paradoxalement, la HAS reconnait « l’avantage [pour un fumeur] de recourir à un produit du vapotage lors de l’arrêt complet du tabac » afin de « réduire son exposition aux nombreuses substances toxiques et cancérigènes de la fumée de tabac », puis alerte sur les risques supposés de ces mêmes produits du vapotage, « notamment quand ils contiennent de la nicotine, substance addictive », précisant même que « les effets sur la santé sont insuffisamment connus à court, moyen et long terme » (Rapport 2023, p.7).

Voilà de quoi laisser bouche bée… Non seulement, la HAS continue de faire fi des 15 ans d’existence de la vape (sans qu’aucun problème de santé ne soit détecté), mais elle semble aussi en oublier le véritable combat : la combustion du tabac et non la nicotine ! Devons-nous vraiment lui rappeler que, si la nicotine est effectivement responsable de l’addiction au tabac, elle n’est pas cancérigène et sert justement au sevrage tabagique dans n’importe quel substitut reconnu ? Pourquoi, donc, serait-elle plus dangereuse dans une cigarette électronique que dans un patch ou une gomme à mâcher ?

Rapport HAS 2023 : le vapotage déconseillé aux femmes enceintes

Si la Haute Autorité de Santé ne déconseille pas officiellement aux adultes majeurs et fumeurs de vapoter, elle est bien moins indécise lorsqu’il s’agit des femmes enceintes. Selon elle, « les produits du vapotage ne doivent pas être utilisés durant la grossesse » (Rapport 2023, p.7).

L’agence de santé rejoint ainsi l’avis du HCSP présenté dans un rapport datant de 2021 qui, lui-même, n’avait pas réussi à apporter de preuves concernant la nocivité de la e-cigarette chez la femme enceinte, mais s’appuyait seulement sur « le principe de précaution ».

Pourtant, là encore, de récentes études peuvent témoigner de l’absence de dangers avérés. En 2020, le Journal of obstetrics and gyneacology comparait la santé de nouveau-nés de femmes non-fumeuses, fumeuses et vapoteuses en se référant notamment aux poids des bébés. Et, si ces derniers étaient effectivement inférieurs à la moyenne chez les bébés des femmes fumeuses, ils étaient similaires chez les nourrissons des femmes non-fumeuses et vapoteuses !

En 2021, une autre étude anglaise publiée dans la revue scientifique PLOS ONE, et effectuée sur des nouveau-nés, concluait que le vapotage n’avait « pas été associé à des différences de poids de naissance, d’âge gestationnel ou de risque de naissance prématurée ». D’ailleurs, au Royaume-Uni, plutôt que de jouer la carte de la culpabilisation, un vaste programme d’accompagnement des femmes fumeuses enceintes est privilégié, parallèlement à la distribution de kits de vapotage gratuits !

En 2020, en France, l’association Sovape présentait également un rapport complet, basé sur diverses études probantes comme sur l’avis d’experts. Toutes et tous préconisaient une véritable approche de la réduction des risques. Sovape concluait ainsi : « à la lumière des dommages connus liés au tabagisme, risquer la rechute ou l’échec de l’arrêt tabagique d’une femme enceinte, en déconseillant le vapotage parmi les moyens d’arrêter de fumer, est contraire au principe de précaution. Face à des risques graves avérés, l’absence de certitude scientifique absolue ne doit pas servir de prétexte à risquer de maintenir la situation dangereuse en place ».

La HAS surfe sur le mythe de l’effet passerelle

Dans son rapport, la Haute Autorité de Santé ne fait pas qu’ignorer les nombreuses études sur la vape et tirer ses propres conclusions, basées sur celles du HCSP, qu’on sait antivape, ou encore sur celles du CNCT, association antitabac et antivape demandant l’interdiction des arômes autres que tabac.

La HAS surfe également sur un mythe malheureusement bien ancré : l’effet passerelle, où la théorie voulant qu’il existe une « possible relation entre initiation aux produits du vapotage et l’entrée dans la consommation ultérieure de tabac » (Rapport 2023, p.7).

Répétons-nous donc également : à ce jour, si beaucoup ont essayé, aucune étude n’a réussi à prouver l’existence d’un tel lien.

Au vu des nombreuses études rigoureuses parues ces dernières années sur la vape, il est dommageable de voir qu’une telle institution de santé peut continuer d’ignorer le potentiel avéré du vapotage, préférant se perdre en conjectures plutôt que de l’utiliser pour lutter efficacement contre un fléau bien réel : le tabac.

Vapoter n’est pas fumer, vapoter ne conduit pas à fumer et vapoter restera toujours mieux que de fumer. Il est plus que temps de défendre la vape via JeSuisVapoteur et d’informer nos élus des véritables apports des produits du vapotage !

 

Sources :

Recommandations de bonne pratique 2014 – HAS (version pdf) : https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2014-01/recommandations_-_arret_de_la_consommation_de_tabac.pdf

Recommandations de bonne pratique 2023 – HAS (version pdf) : https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2023-07/reco_actualisation_arret_tabac.pdf

Étude vapotage VS thérapies de substitution nicotinique (TSN) – Pr. Hajek & Co. – The New England Journal of Medicine – 2019 : https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMoa1808779

Étude Cochrane – version actualisée 2022  : https://www.cochranelibrary.com/cdsr/doi/10.1002/14651858.CD010216.pub7/full/fr

Avis relatif aux bénéfices-risques de la cigarette électronique – HCSP (version pdf) : https://www.hcsp.fr/Explore.cgi/Telecharger?NomFichier=hcspa20211126_bnridelacileacdelavdufv.pdf

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