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USA : moins de vapotage chez les jeunes, mais plus de tabagisme

Des chercheurs spécialisés en politiques de gestion de la santé à Yale en ont encore apporté la preuve le 27 décembre 2024. Les produits du vapotage jouent un rôle essentiel dans la lutte contre le tabagisme.

Aussi, aux USA, où la guerre contre la vape fait rage, les mesures imposées par certains états (sur les saveurs notamment) pour empêcher le vapotage chez les jeunes fonctionnent. Mais s’avèrent pour le moins contre-productives : elles s’accompagnent à chaque fois d’une hausse marquée du tabagisme dans cette même population…

Analyse de l’étude et explications.

Une analyse d’impact sur le vapotage chez les jeunes et ses solutions

Depuis l’affaire des cigarettes électroniques Juul aux États-Unis, accusées d’inciter les jeunes à vapoter, bon nombre d’états américains ont fait de la protection de la jeunesse une priorité.

Parallèlement aux mesures prises par la Food and Drug Administration (FDA), l’agence de contrôle sanitaire américaine, sur les produits du vapotage, les états ont été nombreux à légiférer. Enchaînant les interdictions et les restrictions. Désormais, aux USA, difficile de trouver des cigarettes électroniques aromatisées. Sur le marché légal en tout cas, car le marché noir est, de fait, devenu plus florissant encore.

Pourtant, comme des études l’ont déjà démontré, les arguments appuyant la mise en place de telles mesures n’ont jamais été véritablement fondés. D’après les chiffres officiels, le vapotage aurait plutôt permis une baisse historique du tabagisme dans le pays.

De même, d’après les résultats des enquêtes nationales menées dans les lycées, vapoter n’inciterait pas les jeunes américains à fumer, mais bien à rester éloigné de la cigarette – ou à ne pas commencer.

Pire encore, ces mesures infondées auraient même contribué à aggraver la situation, en rouvrant grand la porte au tabagisme. C’est précisément ce qu’Abigail S. Friedman, professeure agrégée et chercheuse à l’École de santé publique de Yale (YSPH), concluait dans son étude de septembre 2023 sur les effets de l’interdiction des arômes aux États-Unis.

Et c’est ce qu’elle est venue une nouvelle fois démontrer ce 27 décembre 2024, à travers son étude sur les jeunes vapoteurs américains [1].


[1] Friedman ASPesko MFWhitacre TR. Flavored E-Cigarette Sales Restrictions and Young Adult Tobacco Use. JAMA Health Forum. 2024;5(12):e244594. doi:10.1001/jamahealthforum.2024.4594


Objectif de l’étude et méthodologie d’enquête


Dans cette étude, les chercheurs sont partis d’une question :

« Comment les politiques restreignant les ventes de saveurs sur les systèmes électroniques d’administration de nicotine (ENDS) affectent-elles les pratiques de vapotage et le tabagisme des jeunes adultes aux États-Unis ? »

Leur population cible ? Les américains et américaines âgés de 18 à 29 ans.

Leur méthode ? L’analyse des données annuelles de l’enquête Behavioral Risk Factor Surveillance System (BRFSS). Un « système de surveillance des facteurs de risques comportementaux » mis en place par le Centre de contrôle et de prévention des maladies (CDC).

Basée sur les données BRFSS de 2016 à 2023, l’étude a concerné 242 154 jeunes adultes.

Résultat : aux USA, les restrictions du vapotage ont augmenté le tabagisme des jeunes

Résultat ? Les données recueillies par les chercheurs sont venues confirmer les conclusions des autres études menées aux USA :

« Les restrictions nationales en matière de saveur ENDS étaient associées à des réductions statistiquement significatives du vapotage quotidien et à une augmentation du tabagisme quotidien »

Autrement dit, dans tous les états d’Amérique restreignant le vapotage, le même schéma s’est répété chez ces jeunes adultes. Le vapotage était bel et bien en baisse, mais le tabagisme repartait à la hausse.

Avec, en moyenne :

« Une réduction de 3,6 points de pourcentage (ppt) du vapotage quotidien et une augmentation de 2,2 ppt du tabagisme quotidien par rapport aux états sans restrictions »

Une bien triste conséquence lorsque l’on sait à quels dangers s’expose un fumeur. Contrairement à la pratique du vapotage, toujours considérée à minima 95 % moins nocive que la cigarette de tabac fumé…


Pour conclure : les recommandations des chercheurs


Pour les auteurs et autrices de l’étude, les législateurs des États doivent donc à tout prix prendre en considération ces résultats avant d’envisager des restrictions.

La preuve est bien là : de telles décisions ne sont pas sans conséquence sur le tabagisme. Et peuvent bel et bien nuire par inadvertance à la santé publique.

Ainsi, l’objectif prioritaire des États doit rester l’éradication du tabagisme. Et, dans ce cadre, la meilleure stratégie repose plutôt sur l’adoption de politiques de réduction des risques, basées sur des produits qui continuent d’être soutenus par les données scientifiques. Comme c’est le cas pour la cigarette électronique, qui s’avère plus efficace encore pour contrer le tabagisme lorsqu’elle n’est pas soumise au flavor ban, c’est-à-dire au bannissement de ses arômes.

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