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Étude : pourquoi vapoter est si efficace pour arrêter de fumer

Parue le 1er août 2024 dans la revue médicale JAMA Network Open, une étude américaine fait toute la lumière sur l’efficacité du vapotage dans l’arrêt de la cigarette.

À l’origine de l’efficacité du vapotage dans l’arrêt du tabac

Vapoter est un moyen efficace d’arrêter de fumer. Voilà une donnée maintes fois confirmée par les chercheurs ¹.

Mais pourquoi ?

Telle a été la question centrale de l’étude menée aux États-Unis par Karin A. Kasza, Cheryl Rivard, Maciej L. Goniewicz et al., et publiée le 1er août 2024 dans la revue médicale JAMA Network Open ².

Leur objectif : “déterminer si des caractéristiques de l’utilisation de la cigarette électronique (nécessairement chez des personnes utilisatrices) sont associés aux comportements de sevrage tabagique”.

Un questionnement d’après eux “primordial pour éclairer les décisions en matière de réglementation du tabac” à l’heure où ” les caractéristiques de conception des cigarettes électroniques, telles que l’arôme et le type de dispositif, sont réglementées aux États-Unis par le Center for Tobacco Products (CTP) de la Food and Drug Administration (FDA)”.


Méthodologie de l’étude


Pour mener à bien leur investigation, les chercheurs ne se sont pas appuyés sur n’importe quelle étude portant sur la consommation de produits nicotinés aux États-Unis.

Ils ont en effet choisi l’étude PATH, ou “Population Assessment of Tobacco and Health Study”… qui n’est autre que l’étude longitudinale nationale créée et dirigée conjointement depuis 2013 par l’Institut national américain de la santé (NIH) et l’agence américaine de contrôle sanitaire (FDA).

Partant de l’ensemble des données recueillies de 2014 à 2021, les chercheurs ont centré leur enquête sur :

  1. les personnes majeures, soit âgées de 21 ans ou plus ;
  2. qui se sont définies comme fumeur quotidien
  3. et qui ont également déclaré avoir utilisé une cigarette électronique au cours du mois précédant leur participation au sondage.

Soit un échantillon final de plus de 2000 participants, analysé de mai 2021 à mai 2024.

Entre fréquence d’utilisation, matériel moderne et choix dans les arômes

D’après les réponses des différents interviewés, les chercheurs ont établi trois origines à l’efficacité du vapotage pour arrêter de fumer :

  1. La fréquence d’utilisation ;
  2. Les nouveaux modèles de cigarettes électroniques
  3. La diversité des arômes disponibles.

Vapoter pour arrêter de fumer : l’importance de la fréquence


Dans leur analyse des comportements des adultes fumeurs, les chercheurs de l’étude ont remarqué que les utilisateurs quotidiens de cigarette électronique étaient aussi ceux qui montraient les meilleurs taux de réussite d’abandon du tabac. Ce, qu’ils s’étaient fixés, ou non, un objectif d’arrêter de fumer au départ.

Ainsi, chez les fumeurs passés à la vape pour arrêter de fumer, le vapotage quotidien a permis à 39,1 % d’entre eux d’atteindre leur objectif, contre seulement 20,8 % chez ceux souhaitant arrêter avec la vape, mais ne l’utilisant pas quotidiennement.

La même tendance a été observée chez les fumeurs n’ayant pas pour objectif d’arrêter de fumer. En utilisant chaque jour leur cigarette électronique, 12,8 % ont pourtant abandonné la cigarette, soit un taux de réussite plus de deux fois supérieur par rapport à ceux ne vapotant pas tous les jours (6,1 %).


Vapoter pour arrêter de fumer : le rôle des nouveaux dispositifs de vapotage


En comparant les différentes vagues de collecte des données, des premières années (2014 à 2016…) aux plus récentes (après 2019), les chercheurs ont relevé des taux d’abandon du tabac fumé plus significatifs encore.

De 5,3 % d’arrêt en 2014-2015 et 2015-2016, ces fumeurs se disant pourtant désintéressés par le fait d’arrêter de fumer ont été 6,7 % de plus à arrêter après 2019, soit 12 %. Une date qui n’est pas sans coïncider avec l’arrivée de dispositifs de vapotage simplifiés, à l’instar des systèmes pods…


Vapoter pour arrêter de fumer : la place des arômes


Enfin, comme l’avaient déjà suggéré de multiples études scientifiques ³, la présence d’une multiplicité d’arômes dans le monde de la vape n’est pas sans lien avec la hausse des réussites des tentatives d’arrêt de la cigarette.

Entre l’utilisation d’un goût tabac, mentholé ou ce qu’ils ont appelé “sucré” dans leur étude (englobant ainsi tout arôme fruité, gourmand ou bonbon), c’est bien au niveau du premier que les chercheurs ont relevé les plus faibles taux de réussite du sevrage tabagique.

” Les adultes qui utilisaient des cigarettes électroniques au goût de menthol ou de menthe ont présenté des taux plus élevés d’arrêt du tabac au moment du suivi (9,2 % [IC à 95 % : 6,6 % – 12,8 %]) que ceux qui utilisaient des cigarettes électroniques au goût de tabac (4,7 % [IC à 95 %, 3,0 % à 7,1 %) même après ajustement pour toutes les covariables, y compris la fréquence d’utilisation de la cigarette électronique. “

Quant aux arômes “sucrés”, ce sont eux qui ont rassemblé le plus fort taux de réussite du sevrage tabagique.

Autrement dit, ce sont bien ces autres arômes, dépeints à tort comme “trop attractifs”, “sucrés” et “régressifs”, qui favorisent le plus la baisse du tabagisme. Non cet arôme tabac que bon nombre de gouvernements et d’agences sanitaires appellent à privilégier.

Pour conclure

Au regard des données observées, les chercheurs ont ainsi conclu :

” Dans cette étude de cohorte portant sur des adultes de la population américaine utilisateurs de vapes, l’utilisation quotidienne de cigarettes électroniques et l’utilisation de cigarettes électroniques de 2019 à 2021 étaient systématiquement associées à des taux d’abandon du tabac plus élevés. L’utilisation de cigarettes électroniques à saveur de menthol ou de menthe par rapport à la saveur de tabac chez les adultes qui utilisaient simultanément des cigarettes et des cigarettes électroniques était associée à une chance plus de 2 fois plus élevée d’arrêter de fumer 1 à 2 ans plus tard.

[…]

Nos résultats suggèrent que les décisions de santé publique en matière de cigarettes électroniques devraient être basées sur les données des cigarettes électroniques commercialisées ces dernières années qui ont évolué en dehors du marché réglementé et que des essais cliniques randomisés sont justifiés avec ces produits. “

De concert, ils appellent donc la FDA à reconsidérer sa position, plus qu’injustifiée, envers les produits du vapotage aux États-Unis. Et à en faire, plutôt que des ennemis à abattre, de vrais alliés de la lutte contre le tabac fumé. Au nom de la santé publique.

Car vapoter permet d’arrêter de fumer si et seulement si :

  1. la pratique est encouragée au quotidien
  2. l’innovation des dispositifs n’est pas entravée
  3. la multiplicité des arômes continue d’exister

Sources

¹ Voir notamment :

² Kasza KARivard CGoniewicz ML, et al. E-Cigarette Characteristics and Cigarette Cessation Among Adults Who Use E-Cigarettes. JAMA Netw Open. 2024;7(8):e2423960. doi:10.1001/jamanetworkopen.2024.23960

³ Comprendre l’importance des arômes dans la vape en 3 études scientifiques.

Mis à jour le 23.08.2024
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